Commençons peu, mais commençons bien… Le pluri-monologue circulaire.

En ce moment, au cas ou vous ne l’auriez pas remarqué, c’est la « phase » DSK/Tron. Ce qui engendre une flopée de débats divers et… Non, pas variés. Et une chose m’interpelle, l’impossibilité paradoxale de dialoguer.

La première question que cela suscite concerne les causes de cette incapacité à dialoguer. Une hypothèse est que bon nombre d’interlocuteurs collent trop au sujet. En effet, l’information est aujourd’hui instantanée. La capacité des moyens de communication à véhiculer l’information quasiment instantanément a engendré, dans les médias, une volonté particulière de réagir dans l’instant. Comme si, sous prétexte que notre voiture peut rouler à plus de 200Km/H, nous serions obligés de ne jamais descendre en dessous de cette vitesse. L’implication directe est un manque de recul sur les faits eux-mêmes, un traitement de l’information de manière réflexe, empêchant, de fait, toute relativisation et analyse des dits faits. Ce manque de recul conduit à un dialogue circulaire et stérile.

D’autre part, avec l’avènement des sciences dans notre société et, par conséquent, dans la culture populaire ces dernières siècles, l’idée que nous pouvons connaitre toute LA Réalité semble évidente pour une majorité d’entre nous. Ce qui fait implicitement entendre que nous vivons dans un « monde clos », soit un bon retour en arrière de quelques millénaires, vers la Grèce antique et sa vision fini de l’univers. En effet, il n’est pas rare d’entendre, lors de débats divers et variés, certaines idées subtiles envisageant une partie d’un problème. Mais les interventions contre ces dernières laissent penser que pour « l’opposant », ce qui n’est pas évoqué est réputé ne pas exister, travestissant irrémédiablement les premiers propos. Un exemple de ce comportement m’a été donné lors de l’émission « Ce soir ou jamais ».
Jean-Didier Vincent y évoquait, pour faire court, une cause possible du développement des sociétés comme étant la maîtrise des pulsions sexuelles de l’homme. La femme, contrairement aux autres espèces, et notamment celles qui nous sont proches, a ses organes génitaux cachés par sa posture et c’est l’ensemble de son corps qui s’en trouve sexualisé. Pour palier cette objectivation du corps féminin, les sociétés se sont développées avec les principes moraux que nous leur connaissons.
Le fait qu’il n’ait pas évoqué le désir féminin dans cette hypothèse a engendré chez les interlocuteurs une réaction épidermique et insurrectionnelle : « Mais comment !! Les femmes aussi ont des désirs!! Vous ne connaissez rien au désir féminin!! … ». Cette réaction est totalement hors de propos, mais malheureusement fort courante dans les débats actuels où tout est évalué selon un critère émotionnel qui inhibe, par définition, toute rationalisation.

Ainsi les idées évoquées ne peuvent être qu’une simplification excessive d’une explication, la rendant du même coup fausse.

Pour conclure ce premier article, je dirais : alors que nous parlons et débattons constamment de tout, le discours est d’une pauvreté étonnante, centré sur l’émotionnel. La simplification des idées engendre également une extrêmisation de celles-ci, rendant la pensée dichotomique.

Une réflexion sur « Commençons peu, mais commençons bien… Le pluri-monologue circulaire. »

  1. Sans oublier la bombe lachée par Luc Ferry dans « L’affaire de pédophilie dans les hautes sphères de l’état » !!

    En tout cas bien vu l’aveugle, vivement la suite !!

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